Une journée à Hambarita : autour d’un café, on prépare la construction de six réservoirs
👋 Salut à tous, c’est Alex, comment ca va?
Je vous écris une nouvelle histoire, ici depuis Rumah Kambera ici, à Sumba Est. J’espère que vous allez bien, où que vous soyez.
Entre mille et une occupations ici, voilà le genre de journée qu’on n’oublie pas. Vendredi dernier, Ino, Ethon, Primus et moi sommes allés à Hambarita, un minuscule village sans route, sans eau, sans électricité.
Là-bas, seuls les 4x4 comme le Truck of Life ou les motos tout-terrain peuvent passer… et encore. Nous, on y est allés à moto. Résultat : quelques gamelles, moi y compris. Mais ça valait chaque bosse, chaque glissade. Et je dis “glissade” parce qu’ici, l’essentiel des chemins est composé de pierre blanche très calcaire. Dès que c’est un peu humide, c’est comme rouler sur de la neige mouillée : ça glisse. Beaucoup.
On avait rendez-vous avec la communauté, dans une maison locale, faite de bois et de bambou. Enfin… une maison un peu plus grande que les autres. Une quarantaine de villageois nous attendaient. Certains avaient marché plus de six kilomètres, pieds nus, sur des sentiers escarpés et caillouteux. Les enfants aussi. Sans chaussures, sans sacs. Juste l’envie d’être là avec nous.
La réunion a commencé comme toujours ici : avec un café. Pour la petite histoire, ce sont des gens tellement pauvres qu’ils n’ont ni café, ni sucre. Alors, comme à chaque fois, on en apporte. L’eau pour le café ? De la pluie récupérée goutte à goutte, dans de petits contenants bricolés sous les toits. Et pourtant, autour de cette tasse trop sucrée, un vrai moment de discussion commence.
On leur a annoncé la bonne nouvelle : grâce à vous, grâce à nous tous, on va construire huit réservoirs en ferrociment de 5 000 litres chacun. Ils seront reliés à des toitures modifiées, avec gouttières et filtres, pour offrir à des dizaines de familles une eau propre, potable, accessible. Enfin… six seront construits, car deux restent encore à financer.
Pour les enfants, c’est énorme : plus besoin de marcher des heures pour rapporter des jerricans qui pèsent plus lourd qu’eux. La petite fille que vous voyez sur la photo ? Elle pourra aller à l’école de Laindatang plus souvent, au lieu de chercher de l’eau à travers collines et cailloux durant des heures de marches éreintantes.
Mais au-delà de la technique, ce sont les gestes simples qui me marquent toujours. Ici, les gens ne disent pas "merci" avec des mots. Ils ne savent pas trop comment réagir quand on leur offre quelque chose, parce que ça n’arrive quasiment jamais. Alors ils sourient. Ils nous aident. Ils nous ouvrent leurs maisons. Ils nous offrent un café, un sourire, un silence complice. Et franchement, c’est le plus beau des remerciements.
Le tétanos rôde. Beaucoup ne sont pas vaccinés. Pieds nus, les plaies s’infectent vite. Et il n’y a pas de centre de santé, pas de médecin. Alors imaginez le reste : dengue, malaria, tuberculose… et toujours l’eau contaminée. Ces réservoirs, ça va faire la différence. Une immense différence comme tout ce que nous faisons, ceci dit et sans aucune prétention.
Ce projet est né à quelques kilomètres de là, à Laindatang, où nous avons construit les premiers réservoirs, les premières installations sanitaires, les premiers lavabos pour se laver les mains… il y a trois ans. Aujourd’hui, Hambarita suit. En mai, on commence la construction.
Et si vous avez envie de faire partie de cette histoire… vous êtes les bienvenus.
Chaque réservoir porte un nom unique, parce qu’ils représentent la vie. Voici leurs noms :
- Wai Maringu (Eau fraîche)
- Wai La Padang (Eau des champs)
- Wai Ma Njanjar (Eau qui coule)
- Wai Paluri Wangu (Eau pour la vie)
- Wai Pandulang (Eau qui sauve)
- Wai Kahingir (Eau propre)
- Wai La Wurung (Eau dans la marmite)
- Wai Ma Hamu (La meilleure eau)
Vous l’avez deviné : en langue locale, “Wai” signifie “eau”. Voir notre film "Matawai, l'ombre de l'eau" si vous ne l'avez pas encore vu, ca vaut le coup, c'est beau...
📍 Aussi, vous pouvez jeter un coup d'oeil à la carte Interactive qui nous sert de plan de travail ici, et qui est remise à jour très régulièrement.
Aujourd’hui, six de ces réservoirs sont financés.
Mais les deux derniers – Wai La Wurung et Wai Ma Hamu – attendent encore leur ange gardien... J'espère vraiment pour toutes ces familles que nous pourrons les faires tous les huit.
👉 Pour info : un réservoir complet (toiture, filtres, main-d’œuvre… et café compris !) coûte environ 2 400 CHF, et offre plus de 10 ans d’eau propre, sans maladie, à une quinzaine de personnes, ou trois familles. Voir plus ici.
C’était une journée sérieuse, mais remplie de sourires, de boue, de glissades, et de fraternité.
Merci de nous lire. Merci d’être là et à très vite pour une autre histoire. Alex Wettstein.
☑️ La carte interactive du projet Water Connections Laindatang - Hambarita ☑️ Voir les 40 images de cette journée à Hambarita ☑️ Un reservoir Ferro-Ciment, c'est quoi? ☑️ Voire toutes les campagnes actives ici ☑️ Toutes les news de Fair Future ici ☑️ Rappelons nous quel est notre Mission ☑️ Les archives de nos "histoires" |