Ce qui change, et ce qui ne change pas
👋 C'est moi, Alex. Cela fait un moment que nous ne nous sommes pas parlés, près d'un mois, je crois (en fait, c'était le 28 juillet dernier). Vous me manquez.
À Sumba Est, les jours s’écoulent avec leur lot de chaleur, de poussière et parfois de cruauté, mais ils sont toujours couronnés de petites ou grandes victoires. Ces derniers mois, notre travail s'est intensifié comme rarement : neuf réservoirs d'eau ont été finalisés, dont un imposant de 115 m³, ainsi que huit réservoirs de 5 300 litres, construits aux côtés des villageois. Grâce à ces infrastructures nouvelles, les familles ne parcourent plus des heures dans l'obscurité pour ramener quelques litres d'eau trouble. Désormais, ce sont les enfants qui, en riant, remplissent un seau, et une mère qui peut cuisiner du riz avec de l'eau claire. D'ailleurs, je vous propose d'en lire un peu plus sur ces réservoirs ici.
🏞️ La photo ci-dessus montre l'un des 8 réservoirs en ferrociment achevés à Hambarita, qui fournit désormais de l'eau propre directement aux familles, changeant la vie quotidienne de ce village ultra-rural.
Nous avons également distribué des milliers de lampes solaires. Ici, la lumière dépasse le simple confort : c'est une mère qui dort paisiblement, car elle n'a plus peur des serpents, un enfant qui révise son alphabet, fait ses devoirs sans abîmer ses yeux, un chemin qui ne s'arrête pas dans les ténèbres, et moins d'intoxications dues aux lampes à kérosène. De petites choses pour nous, mais d'éblouissantes révolutions pour eux.
🏞️ La photo ci-dessus montre Ino qui présente une lampe SolarBuddy Junior à 80 enfants du village de Praiwangga, où chaque enfant en recevra une pour étudier en toute sécurité après la tombée de la nuit.
Et puis il y a l'immuable. Les routes se dégradent chaque jour davantage. Les hôpitaux, quant à eux, se vident de leurs médicaments, qui n'ont plus de quoi soigner les gens malades ou blessés. Les personnes souffrantes se tournent alors vers nous, étant les seuls à encore posséder quelques précieuses réserves. Ces réserves, nous les confions aux agentes de santé Kawan Sehat, des femmes (et un homme) infatigables qui marchent des kilomètres pour soigner une infection ou calmer une fièvre menaçante. Leurs sacs à dos médicaux représentent souvent la seule pharmacie pour des villages entiers.
Nous venons de conclure une grande étude médicale sur la malaria, réalisée à Umalulu entre mars et juillet. Les résultats sont gravés sur le papier, éclairant notre compréhension et notre action. Mais la compréhension n'est qu'un début. Et en plus, dès à présent, nous engageons trois mois d'actions concrètes autour de la Malaria sur le terrain : Prévention, distribution, traitements, IRS (pulvérisation intradomiciliaire résiduelle), et le plus important, l'éducation des populations. Et toujours, sans intermédiaires, juste nous, Suisses et Indonésiens, épaule contre épaule dans la boue et la poussière.
🏞️ À Rumah Kambera, comme le montre la photo ci-dessus, l'équipe de Fair Future travaille tard le soir à la conception de programmes médicaux, luttant contre la pénurie de médicaments.
En septembre, soit dans quelques jours, je livrerai personnellement à l'hôpital de Waingapu un équipement médical avancé, fruit de plus de 15 000 francs suisses de dons. Imaginez un hôpital servant une population de 800 000 personnes (dont nous), privé d'eau courante, d'oxygène, de ventilateurs, de gants de ciseaux chirurgicaux, de matériel chirurgical, d'aspiration, de perfusions, d'équipement pédiatrique ou de neonatologie… Un hôpital à bout de souffle.
Alors, nous apportons ce que nous pouvons. Ce n'est pas assez, mais c'est essentiel. Je vous raconterai cela plus tard dans un autre texte plus complet que celui-là, ce que nous faisons pour eux.
Ici franchement, les miracles ont la forme d'un thermomètre, d'un seau d'eau propre, d'un repas sain, d'une lampe solaire ou d'un petit garçon qui apprend à écrire son prénom après que la fièvre lui a enfin accordé un répit, grâce à notre travail. Mais nous sommes bien seuls, vous savez...Soupir!
🏞️ Sur cette photo ci-dessus, le 30 juillet, Fair Future a organisé une journée mensuelle de soins communautaires à Umalulu, traitant près de 180 patients atteints de paludisme, de dengue, de tuberculose, d'infections respiratoires et cutanées.
Voici ce qui change et ce qui demeure. Des vies s'améliorent chaque jour grâce à de simples gestes, mais la pauvreté persiste inébranlable. Alors —comme je vous le dis à chaque fois ou presque—, nous continuons, sans relâche depuis plus de seize ans, avec cette même conviction : même les plus petites victoires méritent d’être célébrées et partagées.
🦟 Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale du moustique. En 1897, le Dr Ronald Ross découvrit que la malaria se transmettait par les moustiques. Depuis, des progrès immenses ont été faits, mais la lutte continue. Alors, bonne journée à toutes et à tous — Happy World Mosquito Day!
Je vous salue tous très sincèrement— Alex, pour Fair Future |