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À Haray, une école s’allume pour la première fois et tout change
👋 Salut à vous, c’est encore moi, Alex, en direct de Rumah Kambera, notre base de terrain à Lambanapu. Comment allez-vous?
Il y a quelques semaines, l’école primaire SDN Mbajik, dans le village isolé de Haray, dans le sous-district de Mahu, à l’extrême est de Sumba, a vu la lumière pour la première fois.
Pas une métaphore. Une lumière réelle, stable, propre, renouvelable. Pour les 80 enfants scolarisés ici, pour les 12 personnes qui vivent sur place – enseignants, familles – et pour tout le village, c’est une transformation majeure.
Impossible de corriger des copies, de préparer une leçon ou simplement de vivre. Ici, la nuit tombe vite dans le village de Haray, à 17 h 30. En quelques minutes, tout devenait sombre. Les enfants ne pouvaient pas étudier à la maison le soir ; ils devaient faire leurs devoirs au sol, en plein jour, avant que la lumière ne disparaisse. Les enseignants, comme les familles qui vivent sur place, se retrouvaient dans l’obscurité totale dès la fin de l’après-midi.
Il n’y avait ni internet ni moyen d’imprimer un document ni source d’électricité. L’eau propre dépendait d’une pompe… mais sans courant, elle ne fonctionnait pas. Le satellite internet BAKTI, pourtant installé par l’État, restait inerte : le générateur était en panne depuis des mois, et l’essence, très rare et trop chère, arrivait après des heures de route.
Nous avons donc agi. Fair Future, Kawan Baik Indonesia, Smart Energy Tech ont uni leurs forces pour équiper l’école d’un système solaire complet. Grâce à notre nouveau Truck n' Load, une équipe de huit personnes, dont Tony, technicien de Smart Energy, a acheminé plus d’1,5 tonne de matériel : 16 panneaux solaires, un onduleur hybride de 5 kW, une batterie au lithium de 14 kWh, tout le câblage, tout l'outillage, tous les rails et autres matériels électriques
Sur place, comme toujours, nous avons vécu avec la population, dans une maison en bois, sans électricité ni eau, au rythme du village. Ce n’est pas l’exception, c’est notre méthode depuis 16 ans.
Pendant cinq jours, nous avons travaillé sans relâche avec les villageois et les autorités locales. Une formation complète a été dispensée à la fin du chantier, pour que le système soit compris, entretenu, maîtrisé localement.
Aujourd’hui, la lumière est là . Les enfants apprennent aussi le soir. Les téléphones se rechargent. L’eau coule. L’internet fonctionne. Les instituteurs peuvent enseigner, planifier et transmettre.
Et puis, il y a eu ce moment suspendu. À la nuit tombée, dans la cour de l’école, un drap blanc tendu, un projecteur allumé. Pour la première fois, une cinquantaine d’enfants et d’adultes ont assisté à un film. Le son, les images, la magie d’un monde qui entre par la lumière. On a vu les sourires, les rires, les silences. C’est ça aussi, l’accès à l’énergie.
Dans cette région de Sumba, plus de 120 écoles et villages restent aujourd’hui sans électricité. Pourtant, une installation solaire comme celle de Haray ne coûte pas cher. Mais elle change tout. L’apprentissage. La santé. La sécurité. L’avenir.
Ce projet a représenté un investissement de près de 250 millions de roupies indonésiennes, soit un peu plus de 12 000 francs suisses. Il a été rendu possible grâce à nos partenaires et à vous tous. Alors un immense merci du fond du cœur.
Je vous salue tous très sincèrement.
Alex, pour Fair Future - le samedi 8 novembre 2025
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