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Pieds nus, soigner, former, avancer
👋 Salut, c’est Alex. Comment ça va ? Comment allez-vous aujourd’hui ?
Ici, à Sumba Est, décembre n’a rien d’un décor de carte postale. La poussière est encore partout, les routes commencent à redevenir boueuses, et le ciel hésite entre soleil et pluie. Nous aussi, parfois. Et puis, on y va quand même, parce qu’il y a des villages où personne ne vient et où une simple boîte de médicaments peut tout changer.
Ces dernières semaines ont été vraiment intenses, un truc de dingue.
Nous avons formé les agents de santé de Kawan Sehat, vraiment formés, avec des cas concrets, des questions difficiles et cette réalité constante : ici, quand une infection dégénère ou qu’un enfant contracte une pneumonie, il n’y a pas d’ambulance. Il y a une moto, une lampe, un téléphone et des gestes qui doivent être corrects. Alors, on renforce ces compétences-là. Encore et encore.
En parallèle, le Truck of Life et toutes nos équipes ont tourné sans relâche, chargés de médicaments, de matériel, de tout ce qui manque là où il n’y a ni pharmacie ni réserve. Nous avons également travaillé en étroite collaboration avec les centres médicaux locaux, notamment les Puskesmas du gouvernement indonésien. Nous ne travaillons pas à côté d’eux, mais avec eux, parce que la médecine durable s’inscrit dans le réel.
Un moment clé a été l’évaluation de l’application Kawan Sehat. Ce qui était une idée un peu folle au départ est aujourd’hui totalement maîtrisé par les agents de santé. Chaque patient est enregistré de manière confidentielle. Environ 1 000 patients par mois, et ce chiffre augmente. Cela signifie un meilleur suivi, des données fiables et des décisions médicales plus cohérentes. Les autorités sanitaires nous ont dit sans détour : " Cette application est plus intuitive et plus efficace que celles que nous utilisons actuellement… " Une porte s’ouvre pour 2026. On verra où cela nous mène.
Sur le terrain, les maladies ne prennent pas de vacances.
Beaucoup de problèmes de peau, souvent liés à l’eau et aux plaies mal soignées. Beaucoup d’infections respiratoires et de maladies digestives, ainsi que des enfants qui boivent trop peu parce que l’eau est rare ou impropre. Et puis, il y a les questions lourdes, comme les cas de lèpre, d’HIV et de hépatites. Comment protéger les familles ? Comment protéger les équipes ? Comment orienter correctement sans stigmatiser ? Ces discussions sont sérieuses, médicales et essentielles.
Et, trop souvent, une phrase revient : " Ils sont arrivés trop tard ". Sans accès à un agent de santé, une plaie devient une infection, l’infection une septicémie, et ici, la septicémie tue vite. C’est dur à dire, mais c’est la réalité. Et c’est exactement pour cela que le programme Primary Medical Care existe. Par ailleurs, tout indique que nous pourrons, dès 2026, initier une étude de grande ampleur sur la septicémie, un enjeu majeur ici.
Au milieu de tout ça, il y a aussi de la lumière. Nous avons poursuivi la distribution des lampes SolarBuddy. Il nous en reste encore quelques centaines à distribuer. La semaine dernière, pour atteindre une école extrêmement isolée, nous avons marché douze heures, aller-retour, avec nos volontaires, le matériel pédagogique et les lampes. Vingt-sept élèves, vingt-sept enfants sans électricité. Quand la première lampe s’allume, la fatigue recule un instant.
Nous avons également évalué les projets Water Connections de Hambarita et de Laindatang. Et aujourd’hui, je peux le dire simplement car j'en ai fait l'évaluation moi-même : le réservoir de Laindatang est plein. 115 000 litres. De l’eau propre. Ici, ce n’est pas un confort, c’est de la prévention médicale.
Enfin, une grande nouvelle pour nous : après 12 mois de recherche, nous avons trouvé un terrain pour notre futur centre médico-social à Sumba Est. Un vrai soulagement. Ce centre est indispensable pour continuer à travailler dans une région qui compte près d’un million d’habitants. L’objectif est clair : présenter le projet début 2026 et commencer la construction au premier trimestre. Sans cette base, notre travail deviendrait trop fragile.
📍Concernant ce terrain, je vous encourage à lire la petite plaquette de présentation en français ici. {LIEN}
Mais voilà le truc : on tient grâce à vous.
Je veux vous remercier, simplement et profondément. Votre soutien, vos messages, vos dons, vos partages, tout cela ne reste pas sur un écran. Cela devient un sac médical, un trajet en camion médical, une formation, une lampe, de l’eau propre et saine.
Pour Noël, je ne vous demande pas de nous plaindre. Je vous demande de continuer à croire en le concret. Et si, dans vos cadeaux de fin d’année, il y a une petite place pour Fair Future, je peux vous promettre une chose : ce cadeau-là ne restera pas ici. Il partira, il roulera, il se portera à bout de bras et il arrivera là où on en a besoin.
Je vous souhaite de belles fêtes, à vous et à vos proches. Prenez soin de vous. Et merci, vraiment, d’être là ; on vous aime ـــــــــــــــﮩ٨ـ❤️ﮩ٨ـﮩ.
Alex, pour Fair Future - le jeudi 18 décembre 2025 |